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Enseignement de la comptabilité
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Enseignement de la comptabilité
27 janvier 2006

Quelle image les étudiants ont-ils de la comptabilité ?

Je suis persuadée que l’image que les étudiants ont d’une matière influe fortement sur leurs résultats. Certaines matières, réputées difficiles, créent des blocages chez certains étudiants qui, persuadés de n’avoir aucune chance de réussir, n’essayent même pas d’apprendre et de progresser (impuissance apprise). C’est en particulier le cas des mathématiques.

Je craignais que la comptabilité ne souffre d’une image doublement négative : celle d’une discipline ennuyeuse et compliquée. Et je craignais surtout que cette représentation ne nuise à la motivation et à l’implication des étudiants dans leurs apprentissages.

Pour vérifier mon hypothèse, j’ai distribué à 120 étudiants de 1ère année de GEA une liste de plusieurs adjectifs parmi lesquels je leur ai demandé de choisir ceux qui reflètent le mieux l’image qu’ils ont de la comptabilité. Le dépouillement de leurs réponses a donné les résultats suivants :
- les adjectifs négatifs (obscur, difficile, ennuyeux, …) étaient cités plus d’une fois sur trois,
- les autres adjectifs à être cités étaient neutres et objectifs (nécessaire, logique, ...).

Pour plus de détails, cliquer ici.

Il s’agissait du premiers cours de l’année et les 2/3 des étudiants n’avaient jamais étudié cette matière. L’autre tiers provenait de terminale STT et avait déjà étudié cette discipline pendant deux ans.

Leurs représentations n’avaient donc pas la même origine ni la même force et j’ai trouvé intéressant de pouvoir effectuer des tris sur ce critère : les adjectifs négatifs étaient cités près d’une fois sur deux chez les étudiants n’ayant jamais étudié la comptabilité mais seulement une fois sur quatre chez les anciens STT.

Pour plus de détails, cliquer ici.

L’évolution des représentations

Au cours suivant, j’ai présenté ces résultats aux étudiants en indiquant sur un ton humoristique que la comptabilité était une matière qui « gagnait à être connue ». Puis j’ai annoncé que je considérais que la comptabilité pouvait être simple à condition de chercher tout d’abord à comprendre les mécanismes et la logique de son fonctionnement.

Tout au long du trimestre, je me suis ensuite efforcée d’introduire les difficultés de façon très progressive et surtout de bien mettre en évidence la logique et les mécanismes de fonctionnement des écritures.

J’ai également essayé d’adopter une approche variée et parfois ludique, dans mes cours.

A la fin du trimestre, j’ai proposé à nouveau la même liste d’adjectifs aux étudiants et j’ai constaté avec plaisir que les représentations avaient considérablement évolué : les adjectifs positifs (facile, intéressant, …) étaient cités une fois sur quatre, alors qu’ils étaient quasiment inexistants auparavant. Les adjectifs négatifs avaient quant à eux quasiment disparu.

Il n’y avait pas de différences notables entre les choix des anciens STT et ceux des autres étudiants.

Pour plus de détail, cliquer ici.

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J’ai enseigné la comptabilité pendant quelques temps dans école privée pour arrondir les fins de mois. Je travaillais au même temps comme comptable d’une entreprise de construction métallique en Algérie.<br /> <br /> Contrairement à moi, j’ai constaté que les élèves ont une perception très abstraite de la comptabilité (c’été mon cas avec les cours des « espaces vectoriels »). Donc je les ai trouvé très hermétique par rapport à cette matière (fallait la passer et limiter les dégâts, c’était leur leitmotiv).<br /> <br /> Pour leur faire aimer cette matière j’ai pris beaucoup de temps pour faire travailler leur sens d’analyse. J’ai donc essayé de leur inculquer la magie de la comptabilité qui est l’art de faire parler cette toile de chiffres codés et superposés.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans un livre (éditions Foucher années 70), que mon père garde toujours précieusement de sa bibliothèque, j’ai pu lire au début de l’ouvrage qu’on pouvait se faire une idée sur l’envergure l’entreprise en 02 secondes. Oui c’est de voir le total du bilan, quelle magie ! me suis-je dit. C’est à ce moment précis que j’ai su ce que je veux faire comme carrière dans vie.
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